Description du produit
Rencontre avec les Mokens, dernier peuple nomade pêcheur des Iles Surin en mer d’Andaman. En Thaïlande, on les appelle Chao Nam («le peuple de l’eau»), ils vivent au jour le jour au gré des saisons et des marées. D’ailleurs, leur langage ignore le passé et l’avenir. Leur conception du monde les engage à préserver l’harmonie envers tout ce qui les entoure.
D’abord débarqués clandestinement sur l’île Surin dans l’intention d’y réaliser un photo-reportage, nous avons finalement choisi de réaliser une série de portraits. En effet, l’indépendance et la fierté de ce peuple que nous voulions mettre en valeur nous sont apparues de façon tellement éclatante dans les regards et les postures qu’un traitement sous la forme de portraits s’est imposé de lui-même.
Ces images sont pour la plupart réalisées selon le principe de la photographie « CANDIDE » qui nous est si cher. Pas de pause chez le modèle, pas de préméditation chez le photographe, juste de la spontanéité et de l’instinct, clic, puis un sourire pour dire « merci, désolé de ne pas avoir demandé la permission ». Souvent c’est raté, parfois c’est magique. Le regard se plante dans l’objectif à l’instant du déclenchement, toujours vrai, direct, sans attitude feinte ou fausse contenance. Le temps que la surprise, l’amusement ou la réprobation apparaisse sur les visages, le rideau s’est déjà refermé, la photo est dans la boîte. Après une heure ou deux, nous faisons partie du décor tout comme ces insectes un peu épuisants qu’on finit par accepter avec résignation, puis par oublier.
Pour montrer nos bonnes intentions et notre goût du jeu photographique, nous sortons une arme secrète: le Polaroïd. Après quelques « Polas » donnés aux enfants, la place du village se transforme en studio de famille. Les mamans font la queue pour avoir leur portrait sous le regard mi-amusé mi-inquiet des hommes du village. L’humeur passe vite à la rigolade car après huit ans de studio, Sébastien a l’habitude de faire le clown pour déclencher le sourire de ses modèles.
Lors du tsunami de décembre 2004, les Mokens ont pressenti la catastrophe et se sont réfugiés dans les hauts de l’île. Cette si grande symbiose avec leur environnement a été pour nous une révélation. Cette connexion avec la nature est devenue depuis un de nos sujet récurent. Il nous semble que dans la plupart des images que nous avons produites ensuite, portent l’empreinte de cette visite chez les Mokens sous la forme d’un rayon de lumière ou d’un jaillissement d’écume.